Histoire
20 novembre 2025
L’énergie solaire au cœur de la Vision Djibouti 2035 : retour sur le FNES 2025
Le mercredi 12 novembre 2025, Djibouti a franchi une étape majeure dans sa transition énergétique avec la tenue du Forum National sur la Promotion de l’Énergie Solaire (FNES 2025), organisé par le Ministère de l’Énergie et des Ressources Naturelles, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), avec l’appui financier du Joint SDG Fund. L’événement, accueilli au Djibouti Palace Kempinski, a réuni les principaux acteurs publics et privés du secteur de l’énergie, les partenaires techniques et financiers, les chercheurs, les jeunes entrepreneurs ainsi que les organisations de la société civile. Ce forum s’inscrit pleinement dans la dynamique de la Vision Djibouti 2035 et dans les engagements du pays en matière de lutte contre le changement climatique à travers sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN). Il traduit la volonté affirmée des autorités djiboutiennes de faire de l’énergie solaire un levier central de la sécurité énergétique, de la croissance économique et du développement durable. Le développement des énergies renouvelables constitue une opportunité stratégique pour réduire la dépendance aux hydrocarbures, diminuer les émissions de gaz à effet de serre et améliorer l’accès à l’électricité, en particulier dans les zones rurales et périurbaines. Les échanges ont mis en évidence le rôle structurant que peut jouer le solaire dans la transformation durable du modèle énergétique national. Pensé comme une véritable plateforme nationale de dialogue, le FNES 2025 avait pour objectif de promouvoir une culture d’autoproduction et d’autoconsommation solaire, tout en posant les bases d’un déploiement massif de l’énergie solaire à l’échelle du pays. Les discussions ont permis d’identifier les obstacles techniques, économiques et réglementaires, et de proposer des solutions concrètes pour accélérer la transition énergétique, tout en valorisant les bonnes pratiques locales et régionales. Tout au long de la journée, les échanges ont porté notamment sur l’autoconsommation solaire, l’électrification des zones isolées par des mini réseaux, la normalisation et la qualité des équipements, les mécanismes de financement innovants, ainsi que la formation et l’insertion professionnelle des jeunes dans les métiers du solaire. Les participants ont unanimement souligné l’importance de disposer d’un cadre réglementaire clair, incitatif et sécurisé pour encourager l’investissement privé et structurer durablement le marché national. Dans ce cadre, il a été rappelé que l’appui du Joint SDG Fund a permis d’accompagner des réformes structurantes du secteur, notamment à travers la mise à jour de deux arrêtés encadrant les licences de production d’électricité solaire et la fixation des prix de vente, ainsi que l’adoption d’un nouveau décret relatif à la normalisation, à la qualité et à la certification des équipements solaires. Ces avancées réglementaires constituent aujourd’hui un socle essentiel pour le développement d’un marché solaire transparent, compétitif et durable à Djibouti.Lors de l’ouverture du forum, le Coordonnateur résident du Système des Nations Unies à Djibouti a salué la montée en puissance des start-ups locales du solaire ainsi que les efforts des ingénieurs djiboutiens engagés dans la production de solutions photovoltaïques adaptées au contexte national. Il a mis en avant le potentiel du solaire pour faire de Djibouti un hub énergétique régional, tout en améliorant l’accès à l’électricité dans les zones rurales. De son côté, le Ministre de l’Énergie a rappelé que Djibouti bénéficie de l’un des taux d’ensoleillement les plus élevés d’Afrique, un atout stratégique majeur pour réussir la transition énergétique. Il a insisté sur le rôle du solaire dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le renforcement de l’indépendance énergétique et l’accès universel à l’électricité, au cœur du projet de développement national porté par la Vision Djibouti 2035. Il a également souligné les réformes déjà engagées, notamment l’ouverture aux producteurs indépendants d’électricité et la promotion des partenariats public-privé, afin de faciliter l’investissement dans le secteur solaire. Plusieurs projets structurants ont été mis en lumière au cours du forum, notamment le développement de programmes d’électrification rurale via des mini centrales solaires, la construction d’une centrale solaire de 25 MW au Grand Bara avec système de stockage, les perspectives de production locale de panneaux photovoltaïques adaptés aux conditions climatiques du pays, ainsi que la mise en place prochaine d’un centre de recherche et d’innovation sur les technologies solaires (STAR-C). Un appel a également été lancé aux institutions financières pour la mise en place de mécanismes de crédit vert, afin de faciliter l’accès au financement des projets solaires. Le rôle clé du PNUD, du PNUE et du Joint SDG Fund a été fortement mis en exergue dans l’accompagnement des politiques publiques nationales en matière d’énergies renouvelables, à travers le renforcement des capacités institutionnelles, l’appui à la structuration du secteur privé et la mise en œuvre de projets à fort impact pour les populations. Au-delà des enjeux énergétiques et climatiques, le développement du solaire apparaît aussi comme une opportunité majeure pour la jeunesse djiboutienne, en matière d’emplois verts, d’entrepreneuriat et d’innovation. La formation, la recherche et le transfert de compétences ont été identifiés comme des leviers essentiels pour bâtir un écosystème solaire national performant, inclusif et durable. Le FNES 2025 marque ainsi le début d’une nouvelle ère pour l’énergie solaire à Djibouti. En instaurant un dialogue national structuré entre l’État, le secteur privé et les partenaires internationaux, le forum ouvre la voie à des actions concrètes pour transformer le fort potentiel solaire du pays en un véritable levier de développement durable. À l’issue de la rencontre, les organisateurs ont annoncé la tenue d’une seconde édition en 2026, confirmant l’ancrage du solaire comme pilier central de la politique énergétique nationale.