Believe in yourself

“Believe in Yourself”. Le T-shirt de Loul parle très bien pour elle et traduit idéalement le message que cette jeune fille voudrait faire passer aux jeunes de son quartier, de sa communauté et de son pays. A Djibouti, comme dans beaucoup de pays dans le monde, les jeunes sont souvent livrés à eux-mêmes, et ils ont tendance à s’exposer à des comportements à risque. 

Loul, 19 ans, a arrêté l’école en classe de seconde, exaspérée par la pression sociale dans son lycée privé. Elle a toutefois continué à apprendre le français et a bénéficié en 2017 d’un programme mis en place par une agence d’encadrement nommée Cabinet Conseil Appui et Formation puis devenue une ONG djiboutienne, appelée « Coordination d’Acteurs Encadrements Communautaires » et soutenue par l’UNICEF. Cette association propose des sessions de formation et de mobilisation sociale et de promotion des services de Santé à destination des adolescents âgés de 10 à 19 ans, pour le « développement des compétences des adolescents ».  Ces sessions sont désormais l’occasion pour les encadrants de sensibiliser les adolescents sur des thématiques qui les concernent tout particulièrement. Elles se sont ainsi élargies au développement de leurs compétences en matière de communication interpersonnelle et de gestion des conflits, à la promotion du respect, de la tolérance d’autrui, de l’importance de l’école et aux différentes manières de se valoriser afin d’augmenter son employabilité. Le programme lui a fait comprendre à quel point la formation professionnelle était cruciale, et elle a choisi de reprendre ses études, « maintenant, je rêve de devenir ingénieur » nous confie-t-elle. Aussi, la sensibilisation aux conséquences de rapports sexuels non protégés (transmission du VIH, d’infections sexuellement transmissibles, grossesses non désirées) fait toujours partie du programme, et Loul nous dit que c’est la chose qui l’a le plus marqué : « je ne connaissais rien de tout ça ». Ce sont malheureusement des sujets encore tabous dans la société djiboutienne.

Plus encore, ces sessions sont l’occasion de stimuler leur volonté d’engagement citoyen, puisqu’ils sont encouragés à reproduire l’expérience dans leur communauté, passant de participant à éducateur. Et c’est ce que fait Loul. Elle fait partie des groupes d’éducateurs pairs   du programme et suit d’autres adolescents pour transmettre les messages clés en tant qu’agent de changement. Une semaine auparavant, le 13 février, elle a organisé et animé la première session d’information dans son quartier, aux côtés des facilitateurs.  Son désir de partager son expérience et ses connaissances est palpable dans sa voix et dans son regard, profond et déterminé. « Je me sens fière et valorisée de transmettre des messages si importants ».

Elle a adopté sans s’en rendre compte le credo qu’elle arbore sur sa poitrine, « Believe in yourself ». Son dévouement peut changer les choses, et c’est avec admiration que nous constatons que Loul est un exemple qui représente ces jeunes Djiboutiens capables, à leur échelle, de contribuer au mieux-être de beaucoup d’autres adolescents et jeunes comme elle.

Par: Julie Guillermier