L’UNESCO accompagne Djibouti dans la préparation de son premier dossier de proposition d’inscription au Patrimoine mondial
20 avril 2025
Légende: Participants réunis à l’atelier national des 15 et 16 avril 2025 à Djibouti, organisé avec l’appui de l’UNESCO pour appuyer la préparation du premier dossier de proposition d’inscription au Patrimoine mondial.
Une mission d’experts internationaux s’est rendue à Djibouti du 10 au 17 avril 2025 pour soutenir l’élaboration du tout premier dossier de proposition d’inscription du pays à la Liste du patrimoine mondial.
Dans le cadre de sa priorité globale à l’Afrique, l’UNESCO accompagne l’État djiboutien dans une étape décisive : la préparation de son premier dossier de proposition d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial. Ce soutien s’inscrit dans la stratégie de l’Organisation visant à réduire les déséquilibres géographiques sur cette Liste, alors que onze États africains, dont Djibouti, ne comptent encore aucun bien inscrit.
Cette mission a été rendu possible grâce au soutien du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO, financé par plusieurs contributions volontaires, notamment du Japon, de la France et de l’Arabie Saoudite. Nous exprimons nos vifs remerciements à ces partenaires pour leur appui.
Un site emblématique pour la reconnaissance du patrimoine culturel africain
Légende: Ibrahim Dabale, gardien du site d’Abourma
Le site des gravures rupestres d’Abourma, situé dans la région de Tadjourah, a été identifié par les autorités djiboutiennes comme le bien prioritaire pour ce premier dossier. Témoignage exceptionnel de civilisations anciennes, il se distingue par la densité et la diversité de ses représentations gravées, offrant un aperçu précieux des modes de vie, des croyances et des pratiques sociales d’époques révolues.
L’inscription de ce site contribuerait à une reconnaissance internationale du patrimoine culturel djiboutien et à une meilleure représentativité de l’Afrique dans les mécanismes globaux de protection du patrimoine.
Une mission scientifique et participative
Légende: Expédition scientifique des experts de l’UNESCO sur le site rupestre d’Abourma.
À la demande de l’État partie, l’UNESCO a mobilisé une équipe internationale d’experts spécialisés en art rupestre : MM. Léonce Ki (Burkina Faso), Stéphane Hoerlé et Sylvain Poisblaud (France), ainsi que le Professeur Xavier Gutherz, membre de la mission archéologique franco-djiboutienne, recruté par le Ministère de la Jeunesse et de la Culture.
La mission s’est déroulée en deux phases : une expédition sur le site d’Abourma du 10 au 13 avril, qui a permis d’évaluer les attributs porteurs de valeur universelle exceptionnelle (VUE), de dialoguer avec les communautés locales et de délimiter les zones de protection ; suivie, les 15 et 16 avril, d’un atelier de renforcement des capacités à Djibouti-ville avec des experts nationaux, des chercheurs, des représentants de la société civile et des institutions partenaires.
Vers une dynamique nationale de sauvegarde
L’atelier a permis de structurer les premières bases du dossier, d’identifier les enjeux de gestion durable du site, d’explorer les risques potentiels, et d’analyser les critères d’inscription conformément à la Convention de 1972.
Parmi les recommandations figurent l’adoption d’un cadre juridique renforcé pour la protection du patrimoine culturel, la création d’un comité national du patrimoine, et la mise en place d’une chaire universitaire dédiée au patrimoine à l’Université de Djibouti. Ces actions visent à pérenniser l’expertise nationale et à garantir une gouvernance inclusive du processus.
Un engagement durable de l’UNESCO
Le dépôt du dossier est prévu en 2026, avec une inscription potentielle en 2027. L’UNESCO poursuivra son appui technique et stratégique tout au long de ce processus, en ligne avec son mandat de sauvegarde du patrimoine mondial et sa priorité accordée à l’Afrique.
« Cette mission illustre l’engagement constant de l’UNESCO aux côtés des États africains pour valoriser, préserver et transmettre leur patrimoine culturel. Elle marque aussi une avancée significative vers une meilleure représentation de l’Afrique sur la Liste du patrimoine mondial. » — Léonce Ki, coordinateur de la mission UNESCO