Sous le soleil brûlant du nord de Djibouti, dans la petite localité de Dalay Af à Obock, Moussa Mohamed partage avec conviction :
« Quand la population locale trouvera des solutions à ses problèmes, les migrants en profiteront sûrement. Je pense que nous avons un rôle de médiateur important, dans le sens où nous permettons que les vraies préoccupations de la population soient priorisées dans les projets communautaires et que les solutions apportées soient celles qui viennent de la population. »
Représentant des jeunes de son quartier, Moussa Mohamed fait partie de l'un des comités communautaires mobilisés par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) dans le cadre du processus de planification communautaire.
Djibouti, carrefour stratégique entre l'Afrique et la péninsule arabique, est un point de transit essentiel sur la Route de l'Est. Chaque jour, des migrants traversent ses terres arides à la recherche d'un avenir meilleur.
En même temps, la population locale est confrontée à des défis importants. Le pays subit les effets incessants du changement climatique, des sécheresses prolongées aux inondations soudaines. La pénurie d'eau et l'insécurité alimentaire s'installent, et les habitants se déplacent vers les villes à la recherche d’opportunités économiques et des services essentiels.
Dans ce contexte difficile, des solutions innovantes émergent de la communauté. Grâce à une approche participative, le Gouvernement de Djibouti et l'OIM, soutiennent la population locale pour développer des initiatives axées sur la cohésion sociale, la protection de l'environnement et le renforcement de la résilience face aux conséquences du dérèglement climatique.
Le processus de planification communautaire aboutira à la rédaction de plans d'action communautaires, définissant les priorités de la communauté et faisant de la communauté elle-même l’agent de son propre développement. Les projets seront conçus et développés par les communautés hôtes, sur la base de leurs priorités spécifiques, identifiées à travers des consultations communautaires inclusives. La mise en œuvre sera assurée par des comités locaux représentatifs, et interviendra dans l'ensemble des cinq régions, y compris celle d’Obock.
«Nous attendons de ces projets un changement important dans la vie des habitants de Fantahero »insiste Fatouma Akil, cheffe de quartier à Fantahero. Elle rajoute« Il faut investir dans la formation des jeunes pour qu’ils puissent contribuer activement à la vie de leur communauté ». Pour elle, l’avenir passe par la responsabilisation et l’appropriation locale.
Légende: Fatouma Akil Djibril, membre active du comité communautaire.
Ces projets ne se limitent pas à répondre aux besoins matériels. Ils donnent une voix à ceux qu’on entend peu, comme les femmes.
« Mon rôle, c’est de permettre l’expression des besoins des femmes de Daly-Af et de m’assurer qu’elles sont impliquées à toutes les étapes des projets », explique Nasro Akil, membre active du comité communautaire. Grâce à elle et à d’autres, les projets prennent forme de manière inclusive, durable, et ancrée dans la réalité quotidienne.
Légende: Nasro Akil, cheffe de quartier à Fantahero, Obock.
L'OIM continue d'apporter le soutien nécessaire avec un financement accordé par l’agence suédoise pour la coopération (SIDA) via le Plan régional de réponse pour les migrants (MRP) pour la Corne de l'Afrique et le Yémen, et l’Afrique du Sud et du Gouvernement Danois.
Écrit par
Kaousar Saad
OIM
Gestionnaire du programme de lutte contre la traite des personnes & Communication