Djibouti célèbre et renforce les droits des artistes et professionnels de la culture avec l'UNESCO
Améliorer les conditions sociales et économiques des artistes et des professionnels de la culture pour le développement des industries culturelles et créatives
Les 3 et 4 juin 2024, le Ministère de la Jeunesse et de la Culture de la République de Djibouti, en coopération avec l'UNESCO, a officiellement lancé la première phase du programme UNESCO-Aschberg dans le pays, qui vise à améliorer les conditions sociales et économiques des artistes et des professionnels de la culture pour le développement des industries culturelles et créatives, contribuant ainsi au développement économique local et à la création d'emplois.
La participation enthousiaste de Monsieur Ali Hassan Bahdon, Ministre de la Justice et des Affaires Pénitentiaires, chargé des Droits de l’Homme et représentant le Premier ministre, du Monsieur Mohamed Warsama Dirieh, Ministre du Commerce et du Tourisme et Dr. Hibo Moumin Assoweh, Ministre de la Jeunesse et de la Culture à la cérémonie d'ouverture est une manifestation claire de l'engagement de Djibouti à renforcer la protection juridique des artistes et des professionnels de la culture par le biais d'efforts conjoints et de la collaboration.
Le projet découle de la priorité accordée par le Gouvernement à la satisfaction des besoins des auteurs, des artistes, des professionnels et de la communauté culturelle djiboutienne de bénéficier de mesures et de réglementations spécifiques, telles que la reconnaissance du statut professionnel des artistes et des professionnels, qui leur permettra de bien s’épanouir et de disposer de cadres réglementaires adaptés dans l'exercice de leurs métiers.
Plus de 250 artistes et professionnels de la culture, et surtout issus des industries culturels et créatives ainsi que des institutions concernées par la condition de l’artiste et des professionnels se sont réunis au Palais du Peuple de Djibouti pour deux jours d'échanges interactifs et de partage d'expériences sur les besoins et les défis actuels. Les participants ont bénéficié d'une série de sessions de renforcement des capacités, leur présentant les instruments normatifs de l'UNESCO que sont la Recommandation de 1980 sur le statut de l’artiste, la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles et de l’Organisation internationale du Travail et ceux au niveau national, qui visent spécifiquement à améliorer leur statut professionnel, social et économique par le biais de politiques et de mesures relatives à la formation, à la sécurité sociale, à l'emploi, aux revenus et à la fiscalité, à la mobilité, à la liberté d'expression et au dialogue social.
L'atelier a permis à l'UNESCO – représentée notamment par l'experte internationale Mme Tojo Yharimanana - et l'experte juridique national Mme Bilan Ahmed Guedi - de donner un aperçu de l'écosystème culturel actuel à Djibouti, de partager les bonnes pratiques de promotion du statut de l'artiste et des professionnels d'autres pays africains et au-delà, et d'identifier les lacunes dans les cadres juridiques actuels à combler en consultation avec les bénéficiaires.
Parmi les domaines d’intervention à prioriser issus de cet atelier de lancement, de renforcement de capacités et de dialogue social, pour intégration dans les nouveaux cadres juridiques et politiques, figurent le statut professionnel, le système de sécurité sociale et santé au travail, la formation, l’accès aux équipements et matériels, l’entrepreneuriat culturel, le financement.
Cette activité était la première des six ateliers de renforcement des capacités qui seront menées dans cinq régions différentes à travers le pays dans les semaines à venir, en vue d'engager et d'impliquer un nombre représentatif d'artistes et de professionnels de la culture de différentes communautés, ainsi que des associations et des organisations travaillant dans la création, la production et la diffusion , conformément à l'approche participative, transparente et fondée sur des preuves de l'UNESCO. Sur la base des résultats de l'étude et des consultations avec les différentes parties prenantes, de nouveaux cadres juridiques seront élaborés par les experts juridiques et politiques, pour examen et approbation par l'Assemblée Nationale en novembre 2024, après leur introduction en Conseil de Gouvernement et Conseil des Ministres.
Ce projet a été sélectionné dans le cadre de l'appel à propositions 2022 « Programme UNESCO-Aschberg pour les artistes et les professionnels de la culture », qui soutient les initiatives visant à protéger et à promouvoir la liberté artistique. Ses objectifs spécifiques sont les suivants : (i) soutenir le renforcement des capacités des artistes et autres acteurs culturels à travers le développement et le renforcement de la législation qui améliorera leurs conditions sociales et économiques, et (ii) mettre en œuvre un programme de communication et de plaidoyer pour améliorer la gestion culturelle nationale.
A travers le programme UNESCO-Aschberg, guidé par la Recommandation de 1980 relative à la condition de l'artiste, l'UNESCO s'efforce de protéger et de promouvoir la liberté artistique, le statut des artistes et des professionnels de la culture, et de faciliter un flux équilibré de biens et de services culturels, en fournissant une assistance technique aux institutions gouvernementales et aux organisations de la société civile pour réviser ou concevoir des cadres réglementaires et politiques et renforcer les capacités afin de favoriser l'émergence d'environnement propice à la créativité, en particulier dans les pays du sud.
Au cours de la même semaine, l'UNESCO a facilité l'organisation d'un atelier pour la préparation du deuxième rapport périodique quadriennal (QPR) de la République de Djibouti concernant la mise en œuvre de la Convention de 2005, en vue de doter l'équipe nationale des connaissances et capacités techniques nécessaires à la préparation et à la soumission du rapport d'ici le 30 juin 2024.