Au moins 65 migrants morts des naufrage au large de Djibouti au mois d’avril : deux incidents mortels en deux semaines
Au moins 27 migrants sont morts et 17 autres sont portés disparus après le naufrage d'une embarcation au large de Djibouti.
Le 22 avril, un bateau transportant au moins 77 migrants, dont des enfants, a quitté Ras al-Ara, au large des côtes du Yémen. Il a chaviré près de la ville côtière d'Obock.
Trente-trois migrants qui étaient à bord ont survécu à l'accident. Le centre de réponse aux migrants de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Obock offre des soins médicaux, de la nourriture, un abri et un soutien psychosocial aux rescapés. Les autorités locales ont mené des opérations de recherche et de sauvetage pour retrouver les survivants. Cet accident fait suite à une tragédie similaire survenue dans la même région deux semaines auparavant, au cours de laquelle au moins 38 migrants ont péri.
« L’occurrence de deux tragédies de ce type en l'espace de deux semaines met en évidence les dangers auxquels sont confrontés les enfants, les femmes et les hommes qui migrent par des voies irrégulières, soulignant l'importance d'établir des voies de migration sûres et légales », a déclaré Tanja Pacifico, Cheffe de mission de l'OIM à Djibouti.
Dans les deux cas, on pense que les migrants tentaient de retourner du Yémen à Djibouti après avoir échoué à atteindre le Royaume d'Arabie Saoudite, où ils espéraient trouver du travail et de meilleures opportunités.
Chaque année, des dizaines de milliers de migrants originaires de la Corne de l'Afrique, en particulier d'Éthiopie et de Somalie, quittent le continent par Djibouti dans l'espoir de rejoindre l'Arabie Saoudite et les pays du Golfe. Mais beaucoup n'y parviennent pas. Des milliers d'entre eux sont bloqués au Yémen, où ils vivent dans des conditions extrêmement difficiles.
« Nous devons nous efforcer de prévenir autant que possible les circonstances dans lesquelles la sécurité et le bien-être des migrants sont menacés et veiller à ce que les migrants puissent rester en contact avec leurs familles », a ajouté Tanja Pacifico.
« L'OIM, en tant que coordonnatrice du Réseau des Nations Unies sur les Migrations, travaille activement à l'élaboration de recommandations concrètes visant à fournir une aide humanitaire aux migrants en détresse et à remédier à la situation critique des migrants disparus et de leurs familles. »
Depuis le début de l'année 2024, la matrice de suivi des déplacements (DTM) de l'OIM rapporte qu'un total de 3 682 migrants ont quitté le Yémen pour atteindre Djibouti, dépassant de plus du double le chiffre de l'année dernière pour la même période. Cette forte augmentation est due aux immenses défis et difficultés rencontrés au Yémen et pour atteindre le Royaume d'Arabie Saoudite.
En 2023, malgré les risques mortels encourus, la DTM a documenté environ 380 000 mouvements le long du corridor oriental, de la Corne de l'Afrique aux pays de la péninsule arabique. Au moins 1 350 décès ont été enregistrés, et beaucoup d'autres ne sont pas signalés.
L'OIM Djibouti travaille et soutient les autorités djiboutiennes afin d'éviter d'autres tragédies et décès le long de cette route, tant en mer que sur terre. Avec 48 autres organisations humanitaires et de développement et gouvernements, l'OIM coordonne le Plan régional d'intervention auprès des migrants pour la Corne de l'Afrique, le Yémen et l'Afrique australe (MRP) afin de répondre aux besoins humanitaires urgents des migrants le long de la Route de l'Est. Bien que les partenaires du MRP aient lancé un appel de 112 millions de dollars, cet appel demeure sévèrement sous-financé.