Renforcer les appuis au pays à travers l’initiative Climat du PNUD
INITIATIVE "PROMESSE CLIMATIQUE"
Pour faire face à la crise climatique, chaque pays doit impérativement s'engager, en vertu de l'Accord de Paris, à réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) responsables du réchauffement climatique et à renforcer les mesures d'atténuation et d'adaptation pour faire face à aux conséquences du réchauffement.
Djibouti, en tant que nation engagée en faveur du développement durable mais aussi en tant que témoin direct des impacts du réchauffement climatique, a clairement compris l'ampleur de l'enjeu mondial qu'est le changement climatique. Le pays a adhéré à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) et ratifié l'Accord de Paris, témoignant ainsi de sa volonté de jouer un rôle actif dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le pays s’est d’ailleurs engagé à réduire ses émissions de GES de 40% d’ici 2030, un plan ambitieux qui ne pourra être atteint que par la mise en place de programmes et politiques sobres en carbone et climatiquement résilients.
Dans le cadre de la « Promesse Climatique » et des engagements pris par la République de Djibouti dans le cadre de l’Accord de Paris sur le Climat, le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, en partenariat avec le PNUD, a organisé une série d’ateliers afin d’aider le pays à atteindre ses objectifs climatiques.
Le premier atelier s’est concentré, du 1er au 5 octobre, sur les prérequis nécessaires pour effectuer l’inventaire des Gaz à effet de serre par le biais de l’outil IPCC 2006 développé par le désormais célèbre Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Cette formation a été d’une importance cruciale puisqu’elle a eu pour objectif de doter les acteurs nationaux clés de compétences et de connaissances sur les méthodologies d’inventaires des émissions de GES. Le renforcement des compétences en matière d'inventaire des GES permettra à Djibouti d’être capable de mesurer et surveiller efficacement ses émissions, et par la suite, de concevoir des stratégies d'atténuation adaptées au contexte local.
Le second atelier organisé par le MEDD avec l’appui du PNUD s’inscrit quant à lui dans le cadre d’un processus beaucoup plus long de transformation structurelle du développement vert de Djibouti, celui de la révision de sa CDN.
La République de Djibouti a fait preuve d'un leadership exemplaire en étant parmi les 10 premiers pays à soumettre leur CDN en 2016. Cet engagement précurseur reflétait déjà la volonté politique du pays de participer activement à la réduction mondiale des émissions de GES et de répondre à ses besoins en matière d'adaptation. Toutefois, en vertu de l’accélération du changement climatique, il a été reconnu que les CDN actuelles ne sont pas à la hauteur des exigences de l'Accord de Paris. Par conséquent, afin de réajuster et d'aligner les CDN sur les objectifs mondiaux de limitation du réchauffement climatique, il a été convenu à l’échelle globale que chaque pays doit régulièrement réviser sa CDN.
Ainsi, l’atelier qui s’est tenu le 11 octobre dernier représentait la seconde des trois étapes du processus de révision de la CDN, à savoir :
- Étape 1 : lancement de la révision,
- Étape 2 : validation des options révisées
- Étape 3 : validation de la version finale de la CDN révisée.
L’atelier de validation des options d’atténuation et d’adaptation a été l’occasion d’effectuer un examen minutieux des solutions envisagées par les parties prenantes. Il a permis, d'une part, de déterminer les mécanismes les plus efficaces pour réduire les émissions de GES, et d'autre part, de concevoir des stratégies d'adaptation qui garantissent la résilience face aux perturbations climatiques qui touchent inévitablement Djibouti. Ainsi, pour le volet atténuation, les secteurs ciblés par la CDN sont l’énergie, les déchets, l’agriculture et les processus industriels tandis que pour le volet adaptation, les secteurs visés sont l’agriculture et l’élevage, les ressources en eau et l’économie bleue.
L’atelier a aussi été l’occasion de faire le point sur les avancées de Djibouti compte tenu des engagements pris dans le cadre de la première CDN soumise par le pays. Ainsi, en matière d’atténuation, il a été noté que Djibouti est actuellement sur bonne trajectoire avec des projections évaluant à 21,8% la réduction des GES à l’horizon 2030, mais que des efforts supplémentaires, supportés par la révision de la CDN, devraient être faits pour atteindre l’objectif des 40% fixé. Les secteurs d’activité identifiés comme étant responsables des principales émissions de GES et qui nécessitent une attention accrue sont le transport routier (42%), la production d’électricité (26%), l’agriculture (21%), les déchets (5%) et les méthodes de cuisson domestique (4%). Du point de vue de l’adaptation, les conclusions tirées par les experts sont plus drastiques : elles font état de la nécessité de redoubler d’efforts pour renforcer la résilience des populations de plus en plus vulnérables aux changements climatiques.
Nombre d’options concrètes et pertinentes ont été soumises aux participants de l’atelier issus de toutes les composantes de la société djiboutienne allant des représentants du gouvernement et des ministères sectoriels aux organisations de la société civile, en passant par les organisations du secteur privé, les sociétés et agences étatiques, les centres de recherches et organismes universitaires ainsi que les agences des Nations Unies à Djibouti. Parmi ces options, on peut citer : le recours aux énergies géothermique et solaire, la vulgarisation des lampes basse consommation, le développement de la désalinisation de l’eau de mer et de la rationalisation des ressources en eau, le reboisement contre la désertification, etc.
La diversité et l’engagement des participants au processus de révision entamé depuis le mois de juin démontre qu’il s’agit là d’une démarche collaborative fondamentale pour Djibouti puisque l’objectif final est de mettre sur pied à la fin de l’année 2023 un plan d'action climatique robuste et adapté à la réalité djiboutienne. À cet effet, et en vertu de sa « Promesse Climatique », le PNUD s’est engagé à soutenir et à accompagner la République de Djibouti dans ses efforts pour respecter les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris
Pour rappel, l’initiative « Climate Promise » a été lancé en 2019 par le PNUD pour appuyer les pays et apporter une réponse concertée à la crise climatique, en s’engageant à garantir que tous les pays souhaitant renforcer leurs ambitions et leur engagement national pour le climat, soient en mesure de le faire. Le soutien du PNUD vise à aider les pays à l’instar de Djibouti à transformer les objectifs qu’ils se sont fixés dans leurs Contribution Déterminée au niveau National (CDN) en actions concrètes, tout en continuant un plaidoyer visant au renforcement des ambitions nationales en matière de climat.