Pour lutter contre les violences basées sur le genre des formations sont organisées dans le cadre du programme « EU-IGAD COVID-19 Response » pour renforcer la prévention et la prise en charge des victimes.
C’est à Obock, dans le nord de Djibouti qu’une formation sur les violences basées sur le genre et sur les violences à l’égard des enfants a été organisée en début du mois de juin 2022 au profit d’acteurs communautaires vivant dans le camp de réfugiés de Markazi qui abrite plus de 3000 personnes.
Cette formation entre dans le cadre programme "EU-iGAD COVID-19 Response" Financé par l'Union européenne, géré par l'UNOPS et mis en œuvre par l'IGAD, l'OIM, l'UNICEF et le TMEA et qui vise à atténuer l'impact sanitaire et socio-économique de la pandémie de COVID-19 en proposant des actions coordonnées, cohérentes et globales dans toute la région de l'IGAD.
Parmi les participants les plus actifs et impliqués, Régina, une jeune femme de 23 ans arrivée dans le camp de Markazi en septembre 2017, en provenance de la ville de Taez au Yémen. Elle avait alors 18 ans.
Pour Régina lutter contre toute forme de violence est très important, particulièrement dans des situations d’extrême vulnérabilité « il existe des cas de violence contre les femmes et les enfants même ici dans le camp et il est important de faire en sorte que celle-ci s’arrête », explique Régina.
« Mon propre jeune frère de 13 ans a été victime d’une tentative d’agression sexuelle. Il a su réagir et se protéger ».
Les formations proposées par l’UNICEF, dont celle organisée pour les membres de la communauté dans le camp de Marakazi a pour objectif d’améliorer les connaissances des participants sur la prévention et la réponse aux VBG et les violences à l’égard des enfants à travers afin de pouvoir détecter rapidement des cas de violences de la référencer et de permettre une prise en charge adéquate des victimes. La prévention reste la priorité absolue.
« Cette formation a été très utile, car elle nous a permis de mieux connaitre les droits des enfants et nos droits et surtout comment identifier et faire face aux violences et aider les personnes et les enfants qui pourraient être victimes ».
Les violences basées sur le genre (VBG), parfois aussi appelée violence sexiste, sont définies comme étant des actes nocifs, dirigés contre un individu ou un groupe d'individus en raison de leur identité de genre. Elle peut toucher les adultes mais également les enfants.
Régina explique qu’elle veut faire plus pour sa communauté, dans le domaine de la lutte contre la violence, et notamment celle basée sur le genre.
« Je veux qu’il n’y ait plus aucun cas de violence ici et je me suis engagée avec d’autres personnes dans le camp pour y arriver »
souligne Régina, avant d’indiquer que plus de moyens sont nécessaires tel qu’un endroit pour nous réunir, du matériel de communication et plus de formations. « Je veux aussi sensibiliser les enfants sur comment se protéger eux-mêmes contre les violences ».
Aujourd’hui Régina s’occupe comme elle peut et aide dans les tâches ménagères dans la petite maison ou elle vit avec sa famille. Elle essaie aussi de gagner un peu d’argent en achetant et en vendant divers articles « je vends des robes, et je fais aussi des gâteaux que je vends sur commande aux autres habitants du camp » raconte Regina « mon rêve et de pouvoir un jour aller à l’université pour faire des études d’architecture »
La COVID-19 a des conséquences catastrophiques sur la vie des enfants, filles et garçons, notamment les plus vulnérables.
Le risque de violence, d’abus et de négligence sont en augmentation pour les enfants et les femmes vivant dans des conditions de déplacement. Les filles sont confrontées à un risque accru de violence liée au genre, de mariage d’enfants et de grossesse précoce.
L'UE, l'UNOPS, l'IGAD, la GIZ, l'OIM, le TMEA et l'UNICEF travaillent ensemble sur près de 40 sites transfrontaliers dans 7 pays pour atténuer l'impact sanitaire et socio-économique de la pandémie de COVID-19 dans la région de l'IGAD.