Les « okals » sont les sages des villages et sont les détenteurs de la mémoire et de la culture locale. Ils se concertent pour prendre les décisions pour le bien de la communauté et pour le règlement des conflits entre les membres des communautés. De par leur rôle et responsabilité, ils sont respectés par tous.
L’équipe de l’UNICEF et de l’UNFD (Union Nationale des Femmes Djiboutiennes) ont rencontré de M. Houmed Mohamed, okal du village d’Adaillou dans la région de Tadjourah et également membre du Comité de gestion communautaire (CGC), et ont échangé avec lui sur la question des droits et protection de l’enfant dans sa localité.
Lors de l’entretien, M. Houmed rapporte qu’il y a environ 500 enfants scolarisés à l’école primaire d’Adaillou et environ une vingtaine d’enfants nés hors mariage qui ne disposent pas d’acte de naissance.
M. Houmed a expliqué « qu’il est très difficile pour les mères des enfants nés hors mariage d’obtenir l’acte de naissance pour leurs enfants du fait que les pères ne reconnaissent pas l’enfant, dans certains cas, les enfants sont déclarés et enregistrés sous le nom du grand-père paternel ».
Quant à la pratique des Mutilations Génitales Féminines (MGF), M. Houmed a expliqué « que la forme la plus sévère, l’infibulation, n’est plus pratiquée dans la localité d’Adaillou. Cependant, la communauté pratique toujours la sunna ». M. Houmed continue en disant que « la pratique de la sunna persiste parce que les leaders religieux sont divisés sur la question : une partie d’entre eux déclare que les MGF sont une pratique religieuse pendant qu’une autre partie déclare le contraire. C’est principalement à cause de cette divergence d’idées entre les leaders religieux que la communauté décide de pratiquer la sunna ».
Avec ses partenaires de mise en œuvre, notamment le Ministère des Affaires musulmanes, l’UNICEF a intensifié les séances de sensibilisation communautaire sur l’abandon des MGF par les leaders communautaires. Plus de 60 000 personnes ont été touchées par les séances lors de l’année 2021. Cependant, à l’issue des échanges avec M. Houmed, il est primordial à ce que les interventions des religieux dans les localités comme Adaillou où la pratique de la sunna est encore courante doivent être réalisées de manières récurrentes afin d’assurer le changement de comportement de la population.
M. Houmed a par ailleurs expliqué que « la dénonciation ne fait pas encore partie des pratiques courantes de la communauté ». Inciter la communauté à dénoncer la pratique des MGF fait partie intégrante du travail de l’UNICEF et de ses partenaires lors des séances de sensibilisation communautaire pour l’abandon total de toutes formes de MGF. De plus, les animateurs expliquent à la communauté les textes de lois condamnant la pratique des MGF.
M. Houmed s’est engagé à « promouvoir l’abandon de toutes formes de MGF dans sa localité » dans l’objectif d’une déclaration communautaire sur l’abandon des MGF à Aidallou d’ici 2023.
Lien vers l'article sur le site UNICEF Djibouti