Mariam Kako, membre de l’UNFD a participé à une formation d’un pool national de formateurs en techniques de communications et d’engagement communautaire conjointement organisée par le Ministère des Affaires Sociales et des Solidarités (MASS), et l’UNICEF entre 26 janvier au 1er février 2022, dans le cadre de la mise en œuvre des PSE à Djibouti. Elle revient sur son engagement communautaire et de l’importance de cette formation.
« La patience est la clé dans un processus de changement de comportement au sein de la communauté. »
Mariam Kako est née le 13 avril 1986 dans la banlieue d’Arhiba à Djibouti. Elle est agent communautaire pour le changement de comportement au sein de l’UNFD. Depuis près de 15 ans, elle est dévouée à la cause communautaire à travers ses multiples expériences.
En 2007, elle participe à un programme d’autonomisation communautaire basé sur les droits humains, c’est une révélation. Mariam à alors 20 ans et elle comprend que c’est la voie qu’elle veux suivre. Elle travaille alors avec l’ONG Tostan, qui signifie "éclosion" en wolof. C’est une organisation non gouvernementale internationale, qui, sous la supervision du Ministère de la Femme et de la Famille met en place un programme de renforcement des capacités communautaires. Ce programme s’efforce de responsabiliser certaines des communautés les plus marginalisées afin d’initier une transformation sociale positive et un développement durable en mettant l’accent sur les droits humains.
Mariam travaille avec l’ONG Tostan jusqu’en 2013, elle révèlera que cette expérience a été décisive dans la suite de sa carrière. « Ce programme m’a apporté énormément de compétences et la patience d’échanger avec les communautés dans le cadre du renforcement de capacités des acteurs communautaires. La patience est la clé dans le processus de changement de comportement au sein de la communauté » dit-elle. En 2014, l’UNFD à pris le relai de Tostan.
Pour Mariam Kako, la communication pour le changement de comportement c’est « le dialogue constant avec la communauté que l’on sert, c’est avoir un bagage pour travailler avec eux. Tout dépend de moi car je contribue au changement de comportement. Cette formation est comme une sorte de recyclage, cela faisait un bon moment que je n’ai pas eu de formation axée sur la communication. La dernière fois, c’était en 2018. Cette formation tombe donc à point nommé. »
Comment utiliser les acquis de cette formation dans votre travail quotidien ?
Les supports de communication comme la boite à images, créées pendant la préparation de cette formation, constituent un outil de taille pour le travail de Mariam. En effet, elle explique que « la plupart des communautés avec lesquelles on travaille ne parlent que les langues locales, donc cette boîte à images est très concrète et reprend de manière ludique les pratiques sociales essentielles ».
Quels sont les obstacles au changement de comportement ?
« En tant qu’agent de changement de comportement, prendre en compte les propos des personnes avec lesquelles on travaille et les écouter, c’est un long processus. Il faut se fixer des objectifs clairs et atteignables. La sensibilisation est difficile car les priorités ne sont pas les mêmes pour la communauté. Si on parle de MGF, la communauté avancera d’autres priorités plus importantes pour elles. La solution est de regrouper tous les partenaires pour ne pas disperser les efforts et délivrer le même message aux communautés. »
Qu’est qu’il faudrait améliorer selon vous pour une meilleure efficience de ce processus ?
« Continuer à renforcer les capacités des acteurs communautaires et du staff de l’UNFD et organiser un voyage d’études pour que les leaders de la communauté puissent voir d’autres bonnes pratiques dans d’autres pays. Il faut également renforcer la coordination entre partenaires de mise en œuvre des programmes sur les changements comportementaux. »