ATELIER D’ELABORATION DE LA STRATEGIE NATIONALE POUR L’ACCELERATION DE LA REDUCTION DE LA MORTALITE MATERNELLE ET NEO-NATALE
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TEMOIGNAGES ET INTERVIEW DES PARTICIPANTS
Cet atelier initié par le ministère de la santé en collaboration avec les équipes du bureau régional et de Djibouti de l’OMS a été d’une importance capitale pour apporter des solutions adaptées et concrètes sur la réduction de la mortalité maternelle et néo-natale.
Plusieurs secteurs ont pris part à cet atelier pour apporter leur pierre à l’édifice dans l’ébauche d’une stratégie nationale pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle et néo-natale.
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Mr Khaled Naguib de l'Association Djiboutienne de l’Evaluation (ADE)
La présence de l'Agence Djiboutienne de l'Evaluation a été utile dans l'élaboration de la stratégie nationale pour la réduction de la mortalité maternelle et néo-natale.
Pour rappel, l’ADE, depuis 2016, a pour mission de promouvoir la culture et la pratique de l’évaluation ainsi qu’à œuvrer à l’institutionnalisation et la professionnalisation de la fonction d’évaluation à Djibouti
La participation de l’ADE garantit la faisabilité, la compréhension et l’appropriation du système de suivi et évaluation par les parties prenantes.
D’ailleurs, l’ADE en tant qu’acteur professionnel dans le domaine de l’évaluation accorde une attention particulière aux intérêts et attentes des parties prenantes dans la mise en œuvre du processus de suivi et de l’évaluation tout au long du cycle de vie du programme.
Le SE doit s’appuyer sur un cadre de résultats réalistes pouvant entraîner la transformation sociale souhaitée. En effet, le suivi et l’évaluation constituent les deux éléments fondamentaux dans la réalisation de la stratégie nationale pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle et néonatale.
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Mme Sahra Moussa Bouh, Inspectrice à l’inspection générale des services de santé
"Les points sur lesquels nous avons insisté et porté la voix pour apporter de nettes améliorations dans le futur lors de l’élaboration de la stratégie nationale pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle et néo-natale au cours de cet atelier sont les suivants :
- La mise en place d’un système de surveillance des décès maternels
- Le renforcement du plateau technique des structures assurant des soins obstétricaux et néo-nataux de base et d’urgences. Ce plateau inclut les équipements, les médicaments vitaux et les moyens de transfert
- Le rapprochement des mères des localités enclavées par la mise en place des maisons d’attentes.
- Le suivi et évaluation des activités
- La mise en place d’un cadre juridique et réglementaire"
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Hassan Omar, Président du Groupe Parlementaire pour la population et développement (GPPD)
"En tant que parlementaire et président du groupe parlementaire pour la population et développement (GPPD), nous devons fortement nous engager dans les atteintes des ODD et, plus particulièrement, dans le bien-être de la mère et enfant.
Nous devons accentuer notre plaidoyer pour une couverture sanitaire accessible pour tous sur l’étendue du territoire !"
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Mesdames Zeinab Yacin Djama et Koss Hachi Isman, relais communautaire du Ministère de la Santé
(interview en langue locale retraduit en français )
"Si toutes les actions et plaidoyers dites et redites aujourd’hui seront pris en compte et appliqués alors nous constaterons une réelle amélioration de la santé mère et enfant !
Nous espérons que le travail continue ainsi pour soutenir les femmes et leurs enfants. Toutes les institutions et partenaires soutiennent le ministère de la santé dans cette lutte contre la mortalité maternelle et néo-natale. Nous sommes présentes en tant que comités communautaires pour soutenir les activités futures et faire profiter de notre expérience du terrain !
Nous sommes souvent en première ligne des actions de sensibilisation notamment pour permettre une meilleure compréhension à la population des différentes thématiques en santé maternelle et néo-natale (meilleure compréhension du planning familial, meilleure suivi des femmes enceintes et des mères allaitantes pour permettre aux médecins des centres de santé communautaires de suivre les dossiers médicales… etc.) !"
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Mme Safia Elmi Djibril, 2ème Vice-Présidente du parlement Djiboutien
"L’importance de cet atelier qui se tient au Djibouti Palace Kempinski est d’une importance capitale en matière de réduction de la mortalité maternelle et néo-natale. J’ai commencé ma carrière en tant que sage-femme et étant l’initiatrice, au sein du ministère de la santé, de la mise en place de la direction santé mère-enfant, ce sujet au débat du jour est ma prédilection. On se rappelle nos premières luttes de femmes pour les femmes !
La santé maternelle fait partie de mes prérogatives en tant que femme politique, mère de famille et bien évidemment technicienne. Je remercie d’ailleurs les organisateurs du ministère de la santé et les équipes de l’OMS Djibouti pour leur invitation à cet atelier.
Ma raison d’être ici est de contribuer aux points d’amélioration en adéquation avec notre problématique nationale. Beaucoup de femmes djiboutiennes expertes dans leur matière comme des médecins, des sages-femmes, des administratrices partagent et échangent leurs expériences.
Ma valeur ajoutée en plus des fabuleuses contributions de nos collègues de la santé sera de ramener le débat au parlement en tant que législatrice : les thématiques les plus urgentes à porter au plus haut rang du gouvernement sont notamment, dans sa globalité, la santé de la reproduction pour diminuer la mortalité mais également, appuyer la qualité de la prise en charge, aborder le sujet de l’accessibilité géographique, de la gratuité des soins. J’insiste sur ce trio gagnant à savoir qualité des soins, accessibilité et gratuité !
C’est ainsi que nous gagnerons cette lutte contre la mortalité maternelle et néo-natale !"
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Fatouma Ali Abdallah, Directrice de la Santé Mère et Enfant au sein du Ministère de la Santé
OMS Djibouti : Mme Fatouma Ali, pourriez-vous nous parler des motivations à l’origine de la mise en place de cet atelier afin d’élaborer une stratégie d’accélération de la réduction de la mortalité maternelle et néo-natale ?
Fatouma Ali : Il faut savoir que la santé maternelle et néo-natale reste toujours une préoccupation majeure du gouvernement. Le ministère de la santé s’est donc engagé pour atteindre les ODD (objectifs de développement durable) dans le domaine de la couverture universelle de soins. Plus précisément sur le 3ème objectif de développement durable qui consiste à assurer à tout un chacun l’accès universel aux services de santé dans le cadre d’un continuum de soins. C’est dans ce cadre là que s’inscrit cet atelier de 4 jours qui regroupe nos partenaires comme l’OMS avec qui nous avons collaboré dans la mise en œuvre de cet atelier et qui a assuré le support technique, UNICEF, UNFPA, ONUSIDA, OIM, UNHCR, AFD mais également les principales sections, antennes et institutions publiques axées sur la mère et l’enfant : le corps des armées fait des parties des différents groupes de travail.
L’objectif, suite à la création de cette nouvelle stratégie nationale, est de réduire de ¾ le taux de mortalité maternelle et de 2/3 le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans.
OMS Djibouti : Le PNDS a toujours existé, que va rajouter cette nouvelle stratégie qui sera mise en œuvre ?
Fatouma Ali : Effectivement, au niveau de la politique de la santé, le PNDS regroupe l’ensemble des activités et actions sur les 5 années et a constitué un document stratégique de travail précieux pendant plusieurs années. Cependant, nous avons souhaité à travers cette stratégie en cours d’élaboration de s’aligner aux normes standards de l’OMS et atteindre les objectifs de l’ODD. D’ailleurs, d’où la notion « d’accélération » dans le titre de cet atelier qui capture clairement le gap de nos politiques de santé actuelles en termes de santé maternelle et néo-natale par rapport aux pays développés. Avec cette nouvelle stratégie en cours d’élaboration durant cet atelier inclusif nous aurons désormais des objectifs réalistes, réalisables et adaptés au contexte national ! De plus avoir cette stratégie nationale préparée sur les inputs de l’ensemble des institutions locales, par les deux experts internationaux de l’OMS, sera un précieux coup de pouce lors des plaidoyers, pour participer à des discussions à l’échelle régionale avec un document complet, ou encore lors de demandes de financement dans le domaine de la santé maternelle et néo-natale. Ça sera notre feuille de route basée sur des preuves scientifiques et les données reflétant de la situation actuelle.
OMS Djibouti : En tant que directrice de la santé mère et enfant, est ce qu’il y aurait un point qui vous tienne particulièrement à cœur ?
Fatouma Ali : Hélas, pas qu’un seul point (rires)! L’énergie durant cet atelier est impressionnante et je suis fière de la dévotion de chaque participant à vouloir apporter son expertise, son expérience et son input pour apporter des points d’amélioration concrets pour réduire la mortalité maternelle et néo-natale.
Néanmoins, il existe un point qui me tienne à cœur. La demande est importante et nous avons cruellement besoin de plus de personnels formés et dynamiques notamment dans les régions. C’est ainsi que nous pourrons combler la pénurie de professionnels de santé car nous sommes en dessous des normes standards éditées par l’OMS pour satisfaire les besoins. Qui dit formation et recrutements de professionnels de la santé à l’international dit besoin de financements pour renforcer nos capacités locales.
Je me dois aussi d’insister sur ce dernier point !
Une réelle cohésion et un engagement concret de l’ensemble des parties prenantes, suite à l’élaboration de cette stratégie, doivent être maintenus. La santé maternelle et néo-natale doit être au cœur des priorités. C’est à nous de préserver la naissance, ces moments de joie que vit une famille et éviter des drames !"
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Mme Hasna Houmed Bilil, Vice -Présidente de l’UNFD
"Nous assistons aujourd’hui à un atelier à mettre dans les annales de la santé de reproduction et je suis très satisfaite d’apporter notre soutien. L’expertise de l’UNFD dans le domaine, une institution qui a longtemps lutté pour les droits des femmes et des enfants à travers le leadership de notre présidente et première dame de Djibouti, Mme Kadra Mahamoud Haid, n’est pas en reste durant ces débats ! Nous avons une commission de santé au sein de notre institution, gérée par une sage-femme, dédiée à la sensibilisation dans différents domaines notamment la santé de reproduction, mais également des MGFs, des violences physiques et mentales faites aux femmes … etc.
Riche de notre base de données, notre mapping de tous les recoins du territoire, nos équipes de terrain que ce soit avec les agents et les différents comités dans les quartiers et les régions, nous appuyons le ministère de la santé ainsi que leurs partenaires dans ces diverses thématiques.
La mise en place de cette stratégie nationale nous permettra de lancer les plaidoyers pour la lutte contre la mortalité maternelle et néo-natale. Nous devons rester très réalistes durant cet atelier et ainsi être capable de dégager les plus grandes priorités sur lesquelles l’ensemble des partenaires devront conjointement travailler ensemble pour réussir à apporter des améliorations concrètes dans la réduction de la mortalité maternelle et néo-natale. Ces priorités abordées aujourd’hui se résument en la gratuité des soins, la prise en charge rapide et la qualité des soins.
J’ajouterai à cela un autre critère à savoir la mentalité. Il reste encore des tabous comme par exemple dans l’implication du couple dans le planning familial pour ne citer que cet exemple. La mentalité culturelle peut être une barrière à cette lutte à laquelle nous en tant qu’institution nous pourrons apporter notre soutien au ministère de la santé et ses partenaires. La sensibilisation axée sur une information de proximité et adaptée à la population sera la clé de succès pour informer, éduquer et ainsi provoquer un shift des mentalités qui permettra aux femmes, aux familles d’être informées, être dans la compréhension de la reproduction maternelle, briser les tabous et les fausses perceptions.
Une femme, ainsi que sa famille sensibilisée et engagée, à l’importance des composantes de la santé de la reproduction à travers la sensibilisation reste, et restera la base de cette lutte contre la mortalité maternelle et néo-natale."
Écrit par
![Zeinab Abdillahi](/sites/default/files/styles/thumbnail/public/2021-08/Picture%20-%20Zeinab%20Ismail.jpg?h=0bec225d&itok=xH4DexbS)