Atelier de Formation de lutte contre la malnutrition et la tuberculose

Les équipes de l’OMS Djibouti ont organisé en Juillet une semaine de formation en collaboration avec le ministère de la Santé sur la malnutrition et la lutte contre la tuberculose. Ces deux ateliers distincts se sont tenus au Sheraton Djibouti Hôtel facilités par nos équipes de l’OMS à savoir Dr Edie-Alain Kemenang et Dr Fatouma Salem. Nous sommes allés à la rencontre des coordinateurs en charge auprès du ministère de la santé pour comprendre l’importance et l’impact de ces formations pour les agents et le système de santé à Djibouti.

‘’Début 2020, la première session de formation a été réalisée auprès des infirmiers et agents de nutrition qui travaillent dans les CMHs (centres médico-hospitaliers) des régions. Cette seconde session qui a débuté ce matin vise principalement les infirmiers et agents de nutrition exerçant dans les services pédiatriques des hôpitaux tels que Peltier, Cheikho, l’hôpital militaire ainsi que le centre d’excellence de récupérations nutritionnelles (Balbala 2) spécialisé pour les enfants atteints de malnutrition aigüe sévère présentant des complications médicales.

L’objectif de cette formation est le renforcement des capacités des infirmiers qui opèrent sur ces sites dans la prise en charge de la malnutrition aigüe sévère avec complications chez les enfants de moins de 5ans ; le but ultime étant la réduction de la mortalité infantile lié à la malnutrition.

Cette formation complète et technique est prodiguée à nos infirmiers par deux consultantes spécialisées en nutrition par visio-conférence : Docteur Leila EL AMMARI (Maroc) et Professeur Jalila El ATI (Tunisie). Des facilitateurs locaux à savoir des médecins, nutritionnistes et le staffs techniques du programme national de lutte contre la malnutrition. Cette formation comprend deux volets : approche théorique de 3 jours et une approche pratique de 2 jours‘’.

Durant cette formation, l’ampleur et les causes de la malnutrition globalement et à Djibouti seront discutées, les bases fondamentales de la malnutrition comprenant la détection et ses effets physiologiques néfastes sur l’enfant seront dans un premier temps les étapes initiées. Les jours suivants, la prise en charge, les différents types d’alimentation requis ainsi que les soins journaliers nécessaires et pour finir, une approche inclusive pour intégrer et faire participer la mère aux soins (hospitaliers et soins à domicile) seront les grands volets abordés durant cette semaine de formation !

C’est un riche programme de formation qui portera ses fruits et en adéquation avec les besoins prioritaires du pays. Pour finir, il est important d’éveiller les consciences face à ce fléau qu’est la malnutrition infantile qui sévit encore à Djibouti. C’est pour cette raison que le ministère de la santé et l’OMS en collaboration avec les ONGs locales comme l’UNFD, regroupant un ensemble d’associations de la ville et des régions, met en place des activités de sensibilisation et d’information, des ateliers d’éducation nutritionnels ou encore des démonstrations culinaires pour éduquer les populations.

La lutte contre la malnutrition est une lutte multisectorielle à laquelle s’intègre plusieurs institutions publiques et ministères comme l’agriculture ou encore le waqf en mobilisant, par exemple, les leaders religieux dans la sensibilisation à l’importance de l’allaitement de l’enfant. ‘’

Rencontre avec Mr. Abdikadar Youssouf Aden, Coordinateur national de programme de lutte contre la tuberculose (Ministère de la Santé) au sujet de cette formation

« L’objectif de cet atelier qui se tiendra du 4 au 8 juillet au Sheraton Djibouti Hôtel est de renforcer les capacités des agents DOTs sur la prise en charge et sur les outils de collectes de données de la tuberculose. Une trentaine d’agents DOTs vont bénéficier de la formation, cette semaine, issus des centres de santé communautaire, polyclinique et les hôpitaux.

Ces agents DOT travaillant dans les différentes structures de santé du pays sont proches des patients mis sous traitement TB. Un agent DOT est un point focal d’une importance capitale et stratégique dans la mise en place de ce programme de lutte contre la tuberculose à Djibouti. En effet, au quotidien, un agent DOT récolte les informations auprès des patients suivant le traitement, il enregistre tous les documents nécessaires à savoir les fiches des patients tuberculeux, registre de la TB, le dépistage trimestriel ainsi la cohorte trimestrielle ...etc.

La sensibilisation et le dépistage sont aussi d’autres volets sur lesquels reposent le programme de lutte contre la tuberculose. Ils informent et conseillent les patients tb mis sous traitement pour les inciter à suivre rigoureusement leur traitement jusqu’à leur guérison. Les agents DOTs ont aussi pour responsabilité d’approcher les patients en contact avec une personne atteinte de TB pour les sensibiliser au dépistage.

Le petit plus de la formation d’aujourd’hui :

Les précédentes formations étaient axées uniquement sur la prise en charge de la tuberculose. Aujourd’hui, un focus sur le suivi des outils de collectes est intégré dans ce nouveau format ! Une meilleure récolte des données est l’assurance d’un programme de lutte contre la tuberculose plus efficace avec des données chiffrées exploitables ».