Le HCR plaide pour une plus forte inclusion des réfugiés dans les systèmes sociaux
Journée mondiale du réfugié, édition 2021
« Ensemble on se soigne, on apprend et on rayonne ! » c’est la thématique de la Journée mondiale du réfugié, édition 2021, qui a été l’occasion pour le HCR de plaider devant les autorités publiques et les partenaires au développement pour une plus grande inclusion des réfugiés dans les systèmes sociaux de Djibouti.
Sous l’égide du ministère de l’Intérieur, le Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés en collaboration avec l’ONARS, a organisé le dimanche 20 juin 2021, la cérémonie commémorative de la Journée mondiale du réfugié, édition 2021. Plusieurs centaines de participants dont des personnalités publiques, des officiels des agences du Système des Nations Unies, des partenaires au développement et des représentants des réfugiés ont honoré de leur présence cette belle cérémonie qui s’est déroulée dans la salle des spectacles de l’Institut français de Djibouti.
Cette année, la fête était placée sous le thème « Ensemble on se soigne, on apprend et on rayonne ! » Un slogan significatif et évocateur pour mettre l’accent sur les besoins en soins de santé, d’éducation et d’épanouissement à travers les sports et les arts. En un mot, la promotion du bien-être et de l’épanouissement du réfugié au même titre que les citoyens du monde.
Une thématique sur laquelle, la République de Djibouti est bien en avance avec la mise en œuvre réussie et efficace du Cadre d’Action Global en Faveur des Réfugiés (CRRF) qui découle du Pacte Mondial en Faveur des Réfugiés. Il faut dire que les réfugiés ont un accès privilégié aux soins de santé, à l’école et à la protection sociale et au-delà de tout au marché du travail et à l’entreprenariat. C’est d’ailleurs l’objet des différentes interventions et témoignages de réfugiés qui ont eu voix au chapitre au cours de la cérémonie.
Car la journée a été très animée avec des moments de gaieté et de réjouissance autour d’une animation musicale assurée par la troupe des petites tailles, avant les interventions et les témoignages des réfugiés. Ces derniers ont expliqué leurs renaissances après avoir fui la haine et les violences chez eux pour trouver un foyer sûr et une vie décente en république de Djibouti. « Un pays d’accueil où ils se sentent chez eux car ils ont droit et accès aux services sociaux de base pour eux-mêmes et pour leurs propres enfants » selon le doyen des réfugiés du village d’Ali Addeh.
« Des enfants dont certains vont aujourd’hui à l’université, ou ont droit à une formation professionnalisante et des emplois décents voire même des activités génératrices de revenus et des affaires fructueuses » a encore souligné une des figures féminines du village de Holl Holl, dans la région d’Ali Sabieh.
Des témoignages successifs qui ont permis à un jeune réfugié bachelier depuis 2019 de fréquenter la faculté de langues, lettres et sciences humaines de l’Université de Djibouti, une jeune femme réfugiée qui a suivi une série de formations en langues, informatique et même cuisine et qui se prépare à se lancer dans le monde professionnel, mais aussi à une éleveuse qui a bénéficié du projet d’appui à l’entreprenariat des réfugiés (PAER) à raconter leurs parcours très poignants qui ont fortement ému l’audience et ont provoqué la compassion et l’empathie du public.
Des témoignages corroborés par les interventions officielles des personnalités publiques. A commencer par le Secrétaire exécutif de l’ONARS, M. Houssein Hassan Darar, qui a fièrement rappelé que « la république de Djibouti a toujours été aux côtés des réfugiés et demandeurs d’asile, qu’elle accueille, traite et considère comme ses propres enfants ». L’occasion pour lui de souligner combien « les autorités publiques ont suivi les engagements de la république de Djibouti en matière de protection et de recherche de solutions durables en faveur des réfugiés conformément au Cadre d’Action Global en Faveur des Réfugiés ». Autant d’avancées majeures dans l’inclusion des réfugiés dans les systèmes sociaux comme l’éducation, la santé et ou la protection sociale.
Une belle introduction qui a ouvert la voie à une série de discours très solennels abondant dans le même sens. C’est le cas du Représentant du HCR à Djibouti, M. Yohondamkoul SAKOR, qui a partagé sa propre expérience avec la vie d’exil en rappelant que « personne au monde ne choisit d’être réfugié, on le devient au gré des évènements, souvent indépendants de notre volonté.
Il en a retenu une leçon qu’il a résumé en ces termes : « quel que soit la nature de l’accueil et l’assistance matérielle qu’on vous apporte, vous allez dans un premier temps ressentir un vide en vous, vous ressentez comme une rupture de votre cordon ombilical avec votre pays, votre société et votre communauté. Vous êtes dépaysés socialement, culturellement, économiquement et les conséquences parfois sur le plan physique, psychologique et moral peuvent être désastreuses ».
M. SAKOR a conclu son témoignage en un mot « RENAISSANCE » qui traduit selon lui l’expérience de la protection internationale et l’accueil que reçoivent les réfugiés qui revivent « malgré les défis de tous les jours, et la doivent à Djibouti, au Président de la République, son Excellence M. Ismaïl Omar Guelleh, qui a eu la clairvoyance de dire oui à la nouvelle stratégie du HCR dénommée Cadre d’action Global pour les réfugiés, lors du sommet de New York en 2016.
Et depuis lors, le gouvernement et les différents acteurs et partenaires engagés dans cette thématique ne ménagent aucun effort pour aider à l’inclusion des réfugiés dans les programmes sociaux et plus globalement le Plan national de développement », a-t-il poursuivi avant de rendre hommage aux communautés hôtes et à la communauté internationale qui ont ensemble facilité cette renaissance.
Il a fini en beauté, avec une belle reconnaissance à toutes les parties prenantes et notamment les communautés hôtes d’Ali Addeh, de Holl Holl et de Markazi qui accueillent les réfugiés et partagent leurs maigres ressources et vivent en symbiose avec eux. Il a exprimé ses sincères remerciements aux institutions financières, comme la Banque Mondiale qui soutient les efforts de l’Etat de Djibouti dans l’Inclusion des réfugiés, les Agences des Nations Unies qui, à travers le UNDAF, font de l’inclusion des réfugiés dans le plan développement une priorité selon le principe sacro-saint « de ne Laisser personne derrière», l’Union Européenne, BPRM et l’ensemble des donateurs qui conjuguent leurs efforts financiers pour soutenir et améliorer les conditions des réfugiés à Djibouti ». Le représentant du HCR a enfin fait une lecture intégrale de la déclaration du Haut-commissaire des nations unies pour les réfugiés, M. Fillipo Grandi.
Puis, la Coordinatrice résidente du système des Nations unies à Djibouti, Mme Barbara MANZI, a fait une brève intervention pour féliciter et remercier autant le gouvernement que le HCR pour les efforts et le travail en bonne intelligence pour renforcer le bien-être et l’inclusion des réfugiés dans les programmes nationaux de développement. Elle a, d’une part réitérée l’engagement continu de Nations unies à appuyer le gouvernement de Djibouti pour l’amélioration des conditions de vie des citoyens et des réfugiés, et a exhorté, par ailleurs, à continuer à tenir ses obligations et engagements internationaux.
Pour clôturer la célébration, le ministre de l’Intérieur, M. Said Nouh Hassan a prononcé un important discours dans lequel il a d’abord rappelé la portée de la thématique de la Journée mondiale du réfugié, édition 2021. Il a mis l’accent sur le « message subliminal qui appelle à l’élargissement de l’accès des réfugiés aux soins de santé primaires et secondaires, à la santé sexuelle et reproductive, à la nutrition et aux services de santé mentale. Il plaide aussi pour transformez la vie des jeunes réfugiés talentueux en faisant un don pour leurs bourses d’études universitaires. Car l’éducation aide les refugies à se construire un meilleur avenir. »
Puis, il a longuement insisté sur les succès du Cadre d’action global pour les réfugiés depuis les engagements pris par le président de la République, Son Excellence Monsieur Ismail Omar Guelleh, au Sommet de New York en 2016. « Le gouvernement de Djibouti est resté actif dans la mise en œuvre effective de cette stratégie », ce qui constitue un motif de fierté pour Djibouti, qui est à l’avant-garde des valeurs humanistes prônées par le HCR à l’égard des réfugiés et des déplacés en leur assurant une protection et une inclusion maximale à Djibouti.
Pour rappel, il a souligné les deux lois et le décret d’application qui ont été pris depuis lors et qui ont favorisé l’inclusion des réfugiés dans nos systèmes d’éducation, de santé et de protection sociale. Mieux encore, nous avons aidé à la mise en place de projets qui favorise l’autonomisation des réfugiés et le renforcement des progrès socio-économiques des communautés hôtes aussi bien dans les villages de réfugiés qu’en milieu urbain. La célébration de la Journée mondiale du réfugié, édition 2021, a été une cérémonie haute en couleur autant pour les réfugiés que pour les invités. A noter que les célébrations se sont poursuivies dans les trois villages de réfugiés d’Ali Addeh, Holl Holl et Markazi durant toute la semaine.
Consulter les photos de l'évènement