Combler le fossé entre l'offre et la demande d'emploi

Hassan Robleh Guedi, un jeune homme de 23 ans vivant à Djibouti, a obtenu son BAC scientifique en 2017. Après avoir envoyé de nombreuses candidatures et accumulé les refus, Hassan s'est lancé dans des études d'informatique en 2018 à l'université de Djibouti. Les nombreux refus l'ont motivé à poursuivre ses études et à chercher des emplois sans relâche pour financer ses études et subvenir à ses besoins.

Hassan est l'un des nombreux jeunes djiboutiens qui ont été confrontés au défi de trouver un emploi. À Djibouti, les jeunes représentent un segment très important de la population, avec 73% de la population âgée de moins de 35 ans. Malgré une croissance économique positive, le taux de chômage est de près de 42%, les jeunes représentant 63% de ce chiffre. Cette situation engendre des frustrations importantes qui pourraient même déclencher un extrémisme violent.

Selon Hassan, la situation s'est améliorée cette année grâce à plusieurs initiatives de création d'emplois. Mais il constate également que de nombreux jeunes qui cherchent un emploi depuis longtemps sont souvent découragés, isolés et frustrés, ce qui les conduit à commettre des actes inappropriés tels que l'abus de drogues ou autres. 

Après avoir cherché un emploi pendant plus de quatre ans, Hassan a été contacté en septembre 2020 par l'agence nationale pour l'emploi pour participer à un programme d'insertion professionnelle, un programme conçu pour combler le fossé entre l'offre et la demande d'emploi en permettant aux jeunes chômeurs d'acquérir les compétences requises par les employeurs exigeants du secteur privé.

Grâce à ce programme lancé par l'Agence nationale pour l'emploi (ANEFIP) avec le soutien du PNUD et grâce à des fonds du gouvernement japonais, Hassan a pu participer à une session de formation où il a été coaché sur la façon de préparer sa candidature, a été sensibilisé au comportement attendu par les employeurs et a appris à gérer les relations professionnelles avec ses collègues et sa hiérarchie.

Après la formation qui l'a aidé à préparer son intégration dans le monde professionnel, il a commencé un stage en tant qu'informaticien dans un Hôtel à Djibouti, où il a acquis diverses compétences en matière de savoir-être et de nouvelles compétences techniques en télécommunication, gestion et maintenance de réseau.

À la fin de son stage, en mars 2021, l'hôtel lui a proposé de continuer à travailler pour eux en tant qu'informaticien et lui a offert son premier emploi. Depuis lors, Hasan est en mesure de subvenir à ses besoins et de financer ses études, qu'il suit toujours après ses heures de travail.

"C'est pour cela que je me suis accroché, prêt à faire n'importe quelle tâche et des heures supplémentaires. Je me focalise sur mes études et mon travail. Avant, j'étais un poids pour la famille, maintenant je les soulage, et je suis indépendant.”

Le programme d'insertion professionnelle a été pour lui un tremplin pour démarrer sa vie professionnelle en acquérant de nouvelles compétences et en améliorant sa capacité à se positionner dans le monde professionnel.

Guidé par les Objectifs de Développement Durable pour aider Djibouti à mettre en œuvre la " Vision Djibouti 2035 ", le PNUD, grâce au fonds du gouvernement japonais, a pu soutenir le gouvernement dans l'amélioration de l'accès aux opportunités d'emploi.

Malgré la pandémie de COVID19, 90 jeunes ont acquis une expérience professionnelle et 25% d'entre eux ont été embauchés par l'entreprise dans laquelle ils ont effectué leur stage. Ce programme, déjà lancé en 2018, dans le cadre de ce partenariat, avait facilité l'insertion de 240 jeunes, dont 73% ont trouvé un emploi. Il a également déclenché le développement d'un annuaire opérationnel du commerce et de l'emploi pour favoriser l'adéquation de l'enseignement aux besoins réels des entreprises.