Validation de la contribution déterminée à l’échelle nationale révisée (CDN) : Djibouti renforce et réitère son engagement à lutter contre les effets du changement climatique
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Comme sur le reste de Globe, les changements climatiques ont un fort impact à Djibouti et les projections pour les années à venir démontrent la nécessité d’une action climatique urgente et ciblée. Les relevés météorologiques faits à Djibouti montrent que la moyenne annuelle des températures de 1961 à 1989 s’élevait à 29,8°C et qu’entre 1990 à 2017 elle est passée à 30,7°C. Soit une augmentation de 0,9° entre les deux périodes.
La moyenne annuelle des précipitations entre les mêmes périodes a augmenté de +7,6 mm. Pourtant le changement positif n’est pas ressenti et les ressources naturelles du pays continuent à se dégrader. La pluviométrie reste rare, les précipitations sont irrégulières (moyenne annuelle 137 mm) et l’augmentation de la température accroit le stress hydrique. Selon une étude de modélisation climatique et de vulnérabilité au changement climatique, une augmentation de 2,1°C et un accroissement de 32 mm pour les pluies est à prévoir d’ici 2050.
Face à ces scénarios catastrophes et pour faire face à la crise climatique, chaque pays doit impérativement s'engager, en vertu de l'Accord de Paris, à réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) responsables du réchauffement climatique et à renforcer les mesures d'atténuation et d'adaptation pour faire face à aux conséquences du réchauffement.
Djibouti, en tant que nation engagée en faveur du développement durable mais aussi en tant que témoin direct des impacts du réchauffement climatique, a clairement compris l'ampleur de l'enjeu mondial qu'est le changement climatique. Le pays a adhéré à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) et ratifié l'Accord de Paris, témoignant ainsi de sa volonté de jouer un rôle actif dans la lutte contre le réchauffement climatique. Dans ce cadre, le pays a élaboré en 2015 sa première Contribution Déterminée à l’échelle Nationale révisée (CDN) servant d’épine dorsale aux efforts que Djibouti s'exhorte à entreprendre en vertu des engagements pris lors l'Accord de Paris.
A la fin du mois de février dernier, une trentaine d’organisations se sont réunies sous l’égide du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, en partenariat avec le PNUD, pour valider les amendements apportés à la Contribution Déterminée à l’échelle Nationale révisée (CDN). Ce processus est fondamental pour l’avenir du développement durable du pays.
Le mécanisme de révision de la CDN dans lequel de nombreuses parties prenantes sont investies depuis le mois d’octobre 2023 a été un travail ardu, impliquant des projections basées sur calculs mathématiques, des estimations et évaluations dans des secteurs identifiés comme cruciaux pour contrecarrer le changement climatique. En effet, après le recrutement de consultants et des réunions techniques avec les experts engagés sur le sujet, un premier atelier de lancement a été organisé en Octobre 2023. S’en est suivi en décembre 2023 d’un atelier de validation des différentes options d’atténuation et d’adaptation proposées par les parties prenantes. Et, en février dernier, l’ultime et dernier atelier de validation finale a été organisé pour la revue de la version définitive de la CDN révisée. La version révisée de la CDN qui a été validée à l’occasion de l’atelier de février remplacera la première version soumise à l'ONU en 2016.
Parmi les changements notoires apportés par cette nouvelle version, le MEDD et le PNUD se sont félicités de l’ajout des secteurs émergents, notamment celui du transport, et de la revue à la hausse des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En effet, bien que les pays en développement ne soient pas tenus de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, il faut saluer l’engagement de la Vision 2035 qui vise l’utilisation à 100 % des énergies renouvelables d’ici 2035 et promeut un développement à faible intensité de carbone. Ces objectifs ambitieux, de même que toutes les mesures prises pour les atteindre, font d’ores et déjà l’objet de félicitations de la part de la communauté internationale. Mais les objectifs, aussi ambitieux qu’ils soient, doivent être transformés en actions concrètes et tangibles : et c’est là le rôle des recommandations de la CDN.
Les secteurs d’action retenus par la CDN révisées en matière d’atténuation sont l’énergie, le transport et l’AFAT (Agriculture, foresterie et autres affectations des terres). En matière d’adaptation au changement climatique, ce sont l’Agriculture et l’élevage, les Ressources en eau et les Zones côtières qui ont été priorisés. Les financements nécessaires pour la mise en œuvre de la CDN révisée ont été estimés à 2,731.6 milliards USD.