« J’essaie de m’intégrer dans la vie quotidienne des enfants à Caritas pour mieux les comprendre et leur apporter mon appui »
Khadir a rejoint l’équipe de Caritas Djibouti en 2020 en tant qu’assistant social.
Il raconte : « Après avoir fini mes études en psychologie sociale, j’ai de la chance d’avoir pu intégrer Caritas pour mettre en pratique mes acquis mais surtout pour apporter mon aide à tous les enfants qui fréquentent le centre »
Khadir s’occupe entre autres de l’identification des familles des enfants à Djibouti dans l’objectif de la réunification familiale. Il raconte « les enfants viennent à Caritas pour diverses raisons notamment à la recherche d’un endroit sûr et sécurisé où ils peuvent trouver de quoi manger, se laver et s’amuser avec d’autres enfants à travers les différentes activités disponibles dans le centre ». Khadir effectue en moyenne une vingtaine de visites par mois auprès des familles à Djibouti ville.
A la question comment les familles sont retracées, Khalid répond « le processus est très long pour retracer les familles même si les enfants sont de Djibouti ville » avant d’ajouter « une fois que les nouveaux enfants sont arrivés à Caritas, je dois d’abord instaurer une relation de confiance avec eux avant de pouvoir leur poser la question sur leurs familles et les raisons qui les ont poussés à venir. Au début j’avais une approche où je posais directement la question aux enfants mais j’ai vu que ça ne marchait pas. A chaque séance, les enfants me donnaient une version différente sur la raison de leur arrivée à Caritas. J’ai donc adopté une nouvelle approche où je jouais avec les enfants, je participais aux activités avec eux. De cette manière, la relation de confiance s’installe petit à petit et pendant qu’on s’amuse je leur pose les questions et ils répondent de manière naturelle et spontanée ».
Khadir est également en charge des enfants candidats au retour volontaire dans leur pays d’origine, majoritairement l’Ethiopie. Ceux-là bénéficient de l’abris de nuit à Caritas. Il nous explique que « c’est très difficile de sélectionner correctement les enfants candidats au retour volontaire. Au moment de l’enregistrement, pratiquement tous les enfants veulent retourner chez eux. Sur une moyenne de 50 enfants par exemple, le lendemain la moitié aura changé d’avis ou ne reviendra pas à Caritas. 20 seront encore décidés à partir et pour finir on va se retrouver avec seulement 10 enfants maximum qui vont réellement repartir ». Toujours selon Khadir, les enfants changent souvent d’avis et la principale raison qui les pousse à s’inscrire au retour volontaire est le voyage en avion mais au fur et à mesure du processus, ils commencent à ne plus vouloir partir.
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Par ailleurs, Khadir soulève que pendant la période de sécheresse, le nombre de nouveaux enfants à Caritas a augmenté et parfois même des familles entières sont venues pour demander de l’aide. Depuis qu’il a rejoint Caritas Djibouti, Khadir a contribué à la réunification familiale de 40 enfants auprès de leurs familles.
Avant de finir l’entretien, Khadir nous dit fièrement « j’aime beaucoup mon travail à Caritas et je suis fier de pouvoir apporter mon aide à tous les enfants ».
Pour rappel, Caritas est la seule organisation à Djibouti qui prend en charge les enfants des rues et les enfants en mouvement (migrants, refugiés et locaux). L’UNICEF collabore avec Caritas depuis plus de 10 ans pour améliorer la condition des enfants et des adolescents les plus vulnérables et à risque de violence et d’exploitation. Grâce au financement de l’IGAD-EU, en 2021 et à la première moitié de 2022, les enfants accueillis à Caritas bénéficient de service de protection, de réunification familiale, d’alphabétisation, de réinsertion dans le système éducatif ou de formation professionnelle, de soins de santé de base et d’hygiène. Par ailleurs, les fonds d’urgences de l’UNICEF et du CERF ont permis à Caritas d’assurer la distribution de repas chaud et de vêtements aux familles impactées par la sécheresse et venue chercher de l’aide.
L’UNICEF, dans le domaine de la protection des enfants, œuvre avec ses partenaires afin que les enfants qui se retrouvent seuls soient le plus vite possible réunis avec leurs familles. Se référant à la convention des droits de l’enfant, l’UNICEF s’assure que les enfants séparés de leur famille soient recueillis par des parents, des proches ou d’autres personnes qui offriront un cadre de vie familiale, jusqu’à ce qu’ils retrouvent leurs vrais parents.
Ecrit par Karen Andriamampianina