Formation des techniciens de laboratoire du secteur public, privé et parapublic sur la microscopie et le dosage de G6PD
Programme National de Lutte contre le Paludisme
Le ministère de la santé, à travers le Programme National de Lutte contre le Paludisme, a initié une formation de recyclage des techniciens Laborantins sur le diagnostic microscopique du paludisme et le dosage du G6PD. Cette formation a été réalisée sur la collaboration avec les partenaires techniques et financiers, en l’occurrence les équipes de l’OMS Djibouti et le PNUD. Elle a été délivrée par deux experts Djiboutiens pour les techniciens de laboratoires : plus de 50 personnes ont pu bénéficier de cette formation faite en 3 sessions de 3 jours chacune accompagnée d’une remise de certificats pour chaque participant.
Pour rappel, le paludisme est causé par des parasites protozoaires appartenant à la famille du Plasmodium entrainant la mortalité et, plus spécifiquement, chez les jeunes enfants dans le monde. Il existe 4 espèces de Plasmodium à l’origine des cas de paludisme clinique à savoir :
- Plasmodium falciparum
- Plasmodium malariae
- Plasmodium ovale
- Plasmodium vivax
On retrouve à Djibouti le plasmodium falciparum et le plasmodium vivax, ce dernier étant identifié ces dernières années. Le plasmodium vivax peut persister de façon latente dans le foie sous une autre forme dite hypnozoïte entraînant des rechutes cliniques après plusieurs mois ou années après l’infection initiale. Le paludisme est la principale cause de morbidité et de mortalité dans plusieurs de pays.
Pour protéger ces populations à risque, Djibouti a adopté plusieurs méthodes de lutte anti-vectorielle pour protéger sa population, au niveau individuel et communautaire, contre les piqures de moustiques comme la distribution gratuite de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longues durée d’action (MILDA) dans les quartiers cibles de haut risque palustre. C’est dans ce contexte et la mise en application du programme national de lutte contre le paludisme qu’a été initié cette formation pour les laborantins dans les locaux de l’école de médecine. Cette formation était dispensée par deux microscopistes : des experts nationaux accrédités par l’OMS à savoir Mr Mohamed Ali Mohamed et Mr Mohamed Ahmed Waiss.
Mr Mohamed Ali Mohamed « cette formation avait pour objectif de renforcer les capacités des laborantins sur le diagnostic microscopique du paludisme et le dosage du G6PD. C’est un ensemble d’information et de pratiques qui ont permis un rafraîchissement des acquis pour certains, acquisition des techniques de base pour d’autres mais surtout un riche partage d’expériences sur la microscopie »
« Les laborantins formés sont issus de diverses structures qu’elles soient privées, parapubliques ou publiques. L’importance de ces jours avec les laborantins était de s’assurer de la standardisation des techniques opérationnelles de diagnostic du paludisme selon les recommandations et les procédures standards de l’Organisation Mondiale de la santé » Mr Mohamed Ahmed Waiss.
Ce renforcement des capacités des agents de santé a un autre bénéfice pour les formateurs eux-mêmes comme la récolte d’information et de données fiables pour une meilleure compréhension de l’ampleur de la maladie dans les structures sanitaires du pays. En effet, c’était l’occasion pour les laborantins de montrer leurs pratiques quotidiennes avant la formation et bénéficier de précieux conseils des experts, notamment, sur l’utilisation du microscope, de réactifs ou mieux comprendre d’où viennent les erreurs lors des diagnostiques : que ce soient dû à des pratiques erronées, manque de matériels dans certains espaces de travail.
« La rigueur est la clé de réussite lors de la détection du paludisme. Avec mon collègue Mohamed Ahmed Waiss nous insistons sur la place capitale d’un laborantin pour que les agents prennent amplement conscience de l’importance de leur travail ».
Docteur Bouh Abdi, Coordinateur Projet Fonds Mondial au PNUD :
« Le paludisme à Djibouti représente une problématique de santé publique à rebondissement. Après une phase où le pays a atteint la pré-élimination grâce à un ensemble de conditions favorables (peu de circulation de la maladie, vecteur en voie de disparition, situation paludique des pays voisins sous contrôle) nous sommes de nouveau dans une situation ou l'ensemble des critères est de nouveau orange voir rouge ! En effet, la lutte doit se concentrer sur le couple vecteur : parasite et leur environnement propice. A côté des efforts de réduction de la population de vecteur, le pays se trouve confronté à des mutations du parasite qui entrainent, sur certains outils, des diagnostics erronés. En considérant la pandémie de Covid-19 et les retards d'approvisionnement des outils pour des diagnostics fiables ou de pointe ainsi que leurs coûts, la microscopie reste une arme extrêmement efficace afin de répondre rapidement aux besoins de prise en charge précoce.
Cette formation est donc cruciale et permettra d'harmoniser les pratiques des laboratoires afin de permettre partout la réalisation d'une prise en charge adéquate conformément à l'objectif de santé pour tous que le pays a adopté à travers l'Assurance Maladie Universelle ».
Mlle Fatouma Hassan Robleh, technicienne de laboratoire, centre de santé communautaire de quartier 7
Ces 3 jours de formation ont été bénéfique. Il est crucial qu’en tant que technicienne de la santé de faire régulièrement un rafraîchissement de nos connaissances. Cela nous permet d’être encore plus performants sur le marché. Mais particulièrement, elle me servira à améliorer mon rendement dans le centre où je travaille dans l’identification du paludisme en appliquant les techniques et procédés axés sur des normes internationales. C’est la certitude pour nos patients de bénéficier d’un bon diagnostic ! »