Atelier de formation des cadres du ministère portant sur l’amélioration de la qualité de données et la mesure des indicateurs des soins de santé primaires
Les 5 jours de cette formation, initiée et organisée par les équipes de l’OMS, portaient essentiellement sur la maitrise des indicateurs des soins de santé primaires. Il faut savoir que la nécessité d'une santé publique solide et des soins primaires de haute qualité tout au long de la vie des personnes, et la capacité de fournir des soins efficaces et scientifiquement fondés sont des principes fortement défendus par les déclarations originales d’Alma-Ata de 1978 et d’Astana de 2018. La qualité n'a pas toujours été une priorité dans la planification du système de santé. Les soins de santé primaires (SSP) doivent être désormais au cœur des efforts visant à améliorer la qualité dans tous les systèmes de santé y compris à Djibouti !
Dr Mahamat Hassabarassoul, responsable du renforcement du système de santé, les équipes du bureau régional de la Méditerranée Orientale (EMRO) et les équipes du bureau de Djibouti ont mené à bien cette semaine de formation dédiée spécifiquement aux cadres de la santé publique. Deux de nos participants à ces 5 jours de formation ont pu partager avec nous leur avis sur la question.
Mme Ifrah Mahamoud Youssouf, Responsable Suivi et Evaluation du programme national de lutte contre le paludisme :
" Mon travail de responsable de S&I est principalement axé sur le suivi, rédaction des rapports, fiches techniques pour toutes les activités et la participation aux réunion de la DPSP. Au quotidien, je vérifie des données au niveau des centres de santé et les hôpitaux de référence. Ces données sont essentiellement des indicateurs nous permettant de faire le point sur la situation du paludisme dans le pays : nombre de cas par centre de santé, hôpital de référence. Des rapports dits programmatiques regroupant toutes ces données sont ainsi partagés tous les 3 mois avec le Fond Mondial. Cette formation sur les indicateurs SSP mise en place par les équipes de l’OMS Djibouti nous est importante dans l’acquisition de connaissances notamment sur le modèle progressif de SSP : ce modèle est plus souple et aisé à utiliser en matière de soins de santé primaires. Nous avons également durant ces 5 jours de formation pris conscience de la place clé des indicateurs des soins primaires qui régulent et impactent positivement la qualité des soins prodigués dans les centres de santé et les hôpitaux de référence. Pour finir, les 124 indicateurs qu’on a vu au cours de cet atelier, nous avons pu travailler sur 33 indicateurs adaptés au contexte national. En tant que programme prioritaire, ces indicateurs nous permettront d’être mieux renseigné, de mieux cibler les besoins et d'avoir une idée précise de chaque centre de santé. Une bonne maitrise de ces indicateurs à l’avenir impulsera positivement la couverture en matière de santé primaire. "
M. Mohamed Houmed Bourhan, Epidémiologiste de terrain :
" Au quotidien, je suis affecté au niveau de la DSME à savoir la direction santé mère et enfant. Je travaille sur le Programme de transmission parent-enfant. Nous sommes souvent sur le terrain pour collecter les informations concernant la séropositivité au VIH. Notre travail commence de la séropositivité de la mère jusqu’au dépistage de son enfant à 18 mois. Pour donner un exemple, je suis les mamans séropositives tout au long de leur grossesse, le processus de l’accouchement et on suit l’enfant jusqu’au dépistage : si celui-ci s’avère positif on le prend en charge ! Cette formation sur les modèles progressifs était une formation intéressante en adéquation avec nos activités du quotidien dans la mesure où on pourra à partir de maintenant adapter nos indicateurs et ainsi pouvoir améliorer notre performance au bout d’un certain temps à travers le modèle progressif. La formation aura également une incidence sur les décisionnaires car elle les aidera sur les prises de décisions qui seront plus aiguisées et mieux adaptées. A mon niveau, ces 5 jours de formation ont été un échange fructueux qui nous a offert un cadre de partage d’expériences et faire le point sur le niveau d’avancement du système de santé primaire ! "