Journée mondiale du réfugié 2021
Le HCR plaide pour une plus forte inclusion des réfugiés dans les systèmes sociaux
Excellence Monsieur le ministre de l’INTERIEUR
Excellence Monsieur l’Ambassadeur Délégué de l’Union Européenne,
Madame la coordinatrice résidente et chers collègues chefs d’agence du système des nations unies
Mesdames et messieurs les hauts responsables publics et les représentants des organisations internationales,
Mesdames et Messieurs les représentants des réfugiés
Honorables invités,
Chers participants,
Mesdames et messieurs,
Tout protocole observé,
Bonjour, Assal Amou aleikoum…
Permettez-moi, de dire un mot avant de prononcer la déclaration officielle du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M.Fillipo Grandi, en cette occasion solennelle.
J’ai suivi avec beaucoup d’attention les témoignages des réfugiés sur ce podium, et cela m’a plongé dans une introspection qui me remémore l’expérience que j’ai personnellement vécue en tant que réfugié, une fois dans ma vie. Ce fut un février 1979 lorsque mon pays basculait dans la guerre civile.
Vous savez, personne au monde choisit d’être réfugié, on le devient au gré des évènements indépendants de notre volonté.
S’il y a une chose que j’ai retenue de cette expérience, c’est que quelque soit la nature l’accueil et l’assistance matérielle qu’on vous apporte, vous allez dans un premier temps ressentir un vide en vous, vous ressentez comme une rupture de votre cordon ombilical avec votre pays, votre société et votre communauté. Vous êtes dépaysés socialement, culturellement, économiquement et les conséquences parfois sur le plan physique, psychologique et moral peuvent être désastreuses.
Puis progressivement avec l’aide et l’appui du pays hôte, de la communauté internationale et de divers acteurs épris de paix et d’humanité, vous essayez de RENAITRE.
Aujourd’hui le 20 juin 2021, les témoignages que nous venons d’écouter démontrent à suffisance, et je voudrais vous prendre à témoin autant que moi, que les réfugiés à Djibouti se Soignent, Apprennent et Rayonne, comme l’indique le slogan dédié à cette Edition de 2021
En un mot, ils vivent une RENAISSANCE, malgré les défis de tout bord.
Cette nouvelle forme de vie, ils la vivent grâce au Président de la République, son Excellence Ismael Omar Guelleh, qui a eu la clairvoyance de dire oui à la nouvelle stratégie du HCR dénommée Cadre d’action Global pour les réfugiés, lors du sommet de New York en 2016. Et depuis le gouvernement et les différents départements ministériels ne ménagent aucun effort pour inclure les réfugiés dans les programmes nationaux et le Plan national de développement.
Les réfugiés la vivent également grâce aux Communautés hôtes de Ali Addeh, Holl Holl et Markazi qui ont accueilli les réfugiés, qui partagent leurs maigres ressources et vivent en symbiose avec eux.
Cette renaissance, dois-je le dire, est portée à leurs main grâce à la Communauté Internationale et toutes les institutions et agences qui en découlent. Je pense notamment aux institutions financières, comme la Banque Mondiale qui soutient les efforts de l’Etat de Djibouti dans l’Inclusion des réfugiés, les Agences des Nations Unies qui, à travers le UNDAF, font de l’inclusion des réfugiés dans le plan développement une priorité selon le principe sacro-saint « de ne Laisser personne derrière», l’Union Européenne, BPRM et l’ensemble des donateurs qui conjuguent leurs efforts financiers pour soutenir et améliorer les conditions des réfugiés à Djibouti.
Enfin, cette renaissance est devenue un vécu quotidien grâce à tous les acteurs humanitaires, les Institutions et ONGs nationales et Internationales, dont notamment UNFD, ADDS, NRC, DRC, LWF et bien d’autres, dont les services et l’investissement humain ont grandement contribué à cette transformation lente mais certaine.
L’agence intergouvernementale pour le développement, IGAD, n’est du reste car offre un cadre politique pour garantir ces acquis en faveur dans les Etats de la région.
J’ai voulu, ici, en des mots simples, hors de la formule habituelle, décrire le changement majeur qui est entrain de s’opérer dans la vie des réfugiés en république de Djibouti.
A présent, permettez-moi de vous donner une lecture intégrale de la Déclaration du Haut-Commissaire, M.Fillipo Grandi.
Il y a deux jours, nous annoncions qu’un nombre sans précédent de personnes se trouvaient en situation de déplacement forcé. Plus de 82,4 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont vu leur vie bouleversée par la guerre, les violences et la persécution. Tandis que nous passions une grande partie de l’année 2020 chez nous pour rester en sécurité, ils étaient contraints de fuir leur foyer pour simplement rester en vie.
Alors que les dirigeants mondiaux semblent ne pas pouvoir ou ne pas vouloir faire la paix, toujours plus de personnes déracinées en paient le prix. Ne serait-ce qu’au cours des trois dernières années, près d’un million d’enfants sont nés en exil. Quel sera leur avenir ? Quelles possibilités auront-ils de réaliser leur plein potentiel ?
La Journée mondiale du réfugié, que nous célébrons aujourd’hui, devrait rappeler aux responsables politiques qu’il est indispensable de redoubler d’efforts pour prévenir et régler les conflits et les crises. Il faut protéger les personnes, quelles que soient leur race, leur nationalité, leurs croyances ou autres caractéristiques. Il est essentiel de dénoncer et lutter contre l’injustice, plutôt que de semer la division et de fomenter la haine ; d’être déterminé à trouver des solutions pragmatiques et durables aux crises plutôt que de blâmer autrui ou dénigrer les victimes.
En d’autres termes, les dirigeants doivent se mobiliser et œuvrer ensemble pour résoudre les défis mondiaux d’aujourd’hui.
Mais la Journée mondiale du réfugié est aussi l’occasion de célébrer le courage des réfugiés. Ces personnes qui ont tout perdu et qui malgré tout continuent d’avancer, portant les blessures de la guerre et des persécutions, les angoisses de l’exil.
Au cours des derniers mois, une période dominée par la pandémie, nous avons pu constater que les réfugiés – qui ont besoin, qui méritent et qui ont droit à une protection internationale, à la sécurité et à une assistance – se sont aidés mutuellement et ont contribué au bien-être de leurs communautés d’accueil.
Lorsqu’ils en ont eu l’opportunité, ils ont été en première ligne de la réponse à la pandémie de Covid-19, en tant que médecins, infirmiers, agents de nettoyage, travailleurs humanitaires, soignants, commerçants, éducateurs et beaucoup d’autres fonctions. Ils ont fourni des services essentiels alors que nous luttions collectivement contre le virus. Avec leurs communautés d’accueil, ils ont généreusement partagé le peu de ressources à leur disposition et soutenu ceux qui en avaient le plus besoin.
Le mois prochain, dans un tout autre environnement, ils nous montreront ce qu’ils peuvent accomplir lorsqu’ils sont inclus dans la société et qu’ils jouissent des mêmes opportunités que les autres : les athlètes réfugiés seront au départ des Jeux Olympiques de Tokyo et rivaliseront avec les meilleurs sportifs de la planète.
En cette Journée mondiale du réfugié, alors que nous prenons le temps d’exprimer notre solidarité envers les personnes déplacées au sein de nos communautés et à travers le monde, j’espère que chacun d’entre nous saura reconnaitre et admirer la volonté, la détermination et les contributions essentielles des personnes qui ont été forcées de fuir. Chaque jour de l’année, mes collègues et moi-même avons le privilège d’être témoins de leur ténacité et de leurs accomplissements, ce qui – particulièrement aujourd’hui – devrait être une source d’inspiration pour chacun, partout à travers le monde.
Je vous remercie
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